mardi 19 janvier 2010

Pour une correspondance logique et intuitive

Alors que les académiciens, en 1990, avaient à peine posée la dernière virgule à la liste des réformes qu'ils allaient entérinée(s), ils loupèrent malheureusement une réforme cruciale qui --à mon sens-- auraient pu simplifier énormément l'apprentissage du français comme langue étrangère: une correspondance logique et intuitive du genre de l'article avec le son final du mot. En effet, environ 30% des mots français ont une correspondance irrégulière. Dommage! J'imagine que les Académiciens n'étaient pas conscients de cette difficulté majeure (voire rebuttante) pour des francophiles désireux de maîtriser cette belle langue. Et on se demande pourquoi le français perd du terrain vis-à-vis de l'anglais ou de l'espagnol, voire le chinois?

Mais, au fait, pourquoi devrait-on s'arrêter à cela?

Chers académiciens, je suggère donc ceci aussi (ceci tuera cela):

1) de régulariser la correspondance entre la terminaison ou la désinence et le genre des mots, et/ou
2) de régulariser la correspondance entre le son final du mot en ajoutant un "e" ou l'enlevant, si le son final a un son dit féminin (e final) ou un son masculin, et son genre.

EXPLICATIONS et PROBLEMES

1) Le français est assez régulier si l'on tient compte du son (ou phonème) final, on devrait pouvoir savoir si le mot est masculin ou non. D'habitude, si on entend le son d'une consonne finale, aidé d'un "e" ), le mot est féminin: la tasse, sinon, il est masculin: le tas (le mot se termine par le son d'une voyelle, ici [a]). Donc, tout autre voyelle/nasale finale (a, o, i, u, é, è, in, en, oin, ui, on) devrait indiquer que le mot est masculin. Par exemple, on dit un brin, un cha(t), un brui(t), un ne(z),... Ces mots sont tous masculins car la voyelle "e" ne force pas un prononciation d'une consonne finale. Donc, en principe, si on entend une consonne finale, le mot devrait être féminin. Par exemple, une lettre, une porte, une table ne sont pas masculins car on entend la consonne finale. Je suggérais comme possibilité minimale de régulariser tous les mots de la langue française (d'éliminer les exceptions). Par exemple, on devrait dire le clé (ou le changer avec sa forme ancestrale qui est la cleffe ou la clèfe). Selon Cécile Huot,  les exceptions ne sont représentées qu'1 fois sur 80 000 en situation courante. (Dictionnaires des genres).

2) Il serait préférable par contre de faire des changements en tenant compte de la phonétique de la syllable finale du mot, mais les changements seront plus draconiens et, donc, plus difficiles à faire et à faire accepter par les francophones qui ont appris les relations sur le tas. Evidemment, si on utilise une orthographe plus phonétique (ortograf), il faudra songer à trouver une façon logique pour connaître le genre du mot. En principe, la lettre finale non prononcée devrait disparaître, mais la règle exprimée en haut sera encore plus facile.

Mais que faire des exceptions (du côté masculin): "un appel", "un actif", "un rock", "un baril", "un avenir", "un arabisme", "un soir", "un corps", "un tome", "un amour", "un alcool", "un oratoire", "un bac", "un ail", "un garage", "un amiral", "un fard", ... Tous ces mots ont la particularité d'avoir une consonne finale qui est prononcée et donc devrait être féminin. Je les ai aussi choisis car ils représentent des mots qui ont des terminaisons irrégulières. Que faire? Changer le genre de ces mots? Il est important de noter qu'il y a 6 types d'exceptions pour les noms masculins: les lettres finales l (sons [l] et [ll]), r (le d est muet ici), m, g (son [j]), c/k, selon que l'on utilise une ortographe phonétique ou pas. Et du côté féminin; il y a les terminaisons: ée (é0), ie, oie, oue, ue. Encore une fois, 6 exceptions. Mais, pas vraiment, car il y a un e final précédé d'une voyelle ou de plusieurs voyelles. Le e final peut-être prononcé pour rendre ces mots féminins sans aucune ambiguité: Simple, non?

Je propose, dès lors, que l'on change le genre des noms masculins et féminins irréguliers.

Bien sûr, il y a des exceptions par terminaison. Par exemple, "une entente", "une fente" mais "un amiante", un "sycophante",... Il me semble, qu'ici aussi, la majorité devrait forcer les exceptions à suivre la règle. Et, en fait, beaucoup d'enfants tendent à régulariser ces exceptions.

(Pierre Demaere, 2008. Revu et corrigé en 2011)

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